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Le Rouge et le Noir




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Le Rouge et le Noir


Symbolique du rouge et du noir dans la littérature française de 1800 à 1950

- Le rouge comme symbole de vie, de force, de violence, d'anticonformisme et d'action

- Le noir comme symbole de nuit, de monotonie, de mélancolie, de pessimisme et de  malheur

"Le Rouge et le Noir" de Stendhal: l'énigme du titre

- Le rouge, couleur de l'uniforme de l'armée révolutionnaire

- Le noir, couleur de la soutane ecclésiastique

Le rouge et le noir dans "Germinal" de Zola

- Le rouge, couleur de la violence, de la colère et de la révolte

- Le noir, couleur de la nuit, du charbon, de la misère, de la tristesse, de l'échec et de la mort

Le rouge et le noir dans l'univers baudelairien

- "L'Idéal", "Hymne à la beauté", "Harmonie du soir": le rouge comme idéal de beauté, couleur de l'action et de l'ivresse

- "Spleen": le noir comme couleur de la mélancolie, de l'étouffement et de l'angoisse



Symbolique du rouge et du noir dans la littérature française de 1800 à 1950


Le rouge et le noir sont des pôles de références en littérature auxquels les auteurs ont eu très souvent recours pour évoquer, décrire, souligner, suggérer, personnifier des concepts, des atmosphères. Si le rouge est une couleur traditionnellement positive, associée depuis le Moyen Age au christianisme, à la richesse, à la puissance, à la majesté, au luxe et au feu, le noir, quant à lui, est une couleur négative et funeste qui évoque le diable, la pauvreté, l'humilité et la terre.

Couleur du Feu et du Sang, le rouge est considéré comme un symbole fondamental du principe de vie avec sa force, son éclat, sa puissance. Étant l'attribut de Mars, dieu de la guerre, c'est une couleur masculine, donc brûlante et violente. Le noir, couleur de nuit, correspond à l'absence de lumière, donc de couleurs, au néant, au gouffre. Il est froid, rappelle les ténèbres primordiales et est donc associé à la mort, d'où les vêtements de deuil. Le noir est lié à la malveillance (noirs desseins, ame noire, bête noire) et génère la mélancolie et le pessimisme: idées noires, humeur noire

"Rouge", avec certains noms, verbes et adjectifs dérivés tels que "rougir", "rougeur", rougeatre", "roux", "rousseur", est d'abord la couleur du sang et du vin. C'est une tonalité chaude qui évoque tantôt des paysages exotiques baignés dans la lumière du crépuscule, tantôt la passion, violente et incontrôlée. C'est une couleur qui accompagne tout le XIX° siècle: la Carmen de Mérimée, L'Insurgé de Jules Vallés, les scènes de bataille et les pages sur les révolutions parisiennes de 1830 et 1848 (L'Education sentimentale de Flaubert, Les Misérables de Victor Hugo). Elle deviendra par la suite la couleur du parti communiste, de l'idéologie de gauche et sera présente dans les pages d'Aragon, Simone de Beauvoir, Sartre ou Camus. Cette couleur vive n'est pas sans rappeler une forme d'anticonformisme et de révolte qui peut choquer les esprits bienpensants et les bourgeois, traditionnellement habillés en noir. N'est-ce pas d'ailleurs la couleur du gilet de Théophile Gautier lors de la première représentation d'Hernani, la fameuse bataille déclenchée le 25 février 1830 sur la scène de la Comédie-Française entre partisans de la tradition classique et jeunes crinières effrontées du Romantisme?

"Noir", avec certains noms, verbes et adjectifs dérivés tels que "noirceur", "noiricir", "noiratre", "nègre", s'utilise dans de nombreux contextes différents. Ne dit-on pas en français "noir comme de l'encre, comme du charbon, comme de l'ébène" lorsque la surface d'un corps ne réfléchit aucune radiation visible? Le noir est la couleur de la soutane écclésiastique et est arborée lors des obsèques en signe de deuil. Ce qui est privé de lumière, plongé dans l'obscurité, sombre et ténébreux est simplement qualifié de "noir" en français. C'est pourquoi l'adjectif abonde au fil des pages lorsqu'il s'agit de décrire une prison, une nuit sans lune et sans étoiles, une silhouette perdue voilée dans l'ombre, un ciel très nuageux qui menace l'orage. En réalité, le noir n'est pas une couleur, c'est une absence de couleur qui neutralise et anéantit toutes les autres. Le noir enveloppe et uniformise en noyant les choses dans un tout compact et homogène, le plus souvent indistinct et monotone. Le noir adopte des connotations nuancées selon les auteurs: il s'agit à la fois d'une couleur terne et monotone (Camus) ou mélancolique et pessimiste (Nerval, Baudelaire), révélant quelque chose de funeste, assombri par le malheur (Hugo), ou atroce, odieux, pervers, marqué par le mal (Gautier, Verlaine).


"Le Rouge et le Noir" de Stendhal: l'énigme du titre


Ces deux couleurs combinées sont, bien entendu, évoquées dans le célèbre roman de Stendhal Le Rouge et le Noir, publié en 1830, puisqu'elles sont déjà présentes dans le titre de l'ouvrage. Stendhal arrêta tardivement le choix de son titre. Il avait un goût marqué pour l'énigme et le souci d'intriguer le lecteur. D'autre part, les couples de couleurs l'avaient toujours séduit, comme le montrent Le Rose et le Vert, titre d'un roman inachevé, et Rouge et Blanc, titre que l'auteur imagina pour Lucien Leuwen afin de concilier l'esprit républicain et l'esprit royaliste.



De nombreuses explications furent proposées pour ce titre énigmatique. La plus simple est celle des deux couleurs du jeu de la roulette: Julien joue le noir et perd. Deuxième explication, le rouge symbolise la carrière militaire et le noir l'état ecclésiastique. Questionné sur l'énigme du titre, Stendhal aurait répondu à un journaliste: "Le rouge signifie que, venu plus tôt, Julien Sorel, le héros du livre, eût été soldat; mais à l'époque où il vécut, il fut forcé de prendre la soutane" (1° avril 1842). Le Rouge, c'est la couleur de l'uniforme de l'armée révolutionnaire, il correspond à la gloire militaire, à la Révolution et à l'Empire, à la passion et au sang, et à la mort au bout, personnifiée par le bourreau. Le Noir est le symbole de la Restauration, de l'état sombre où la France est tombée depuis 1815: domination des prêtres, ennui, intrigue omniprésente succédant à la bravoure. N'oublions pas que Le Rouge et le Noir est une chronique de 1830! Étant né trop tard pour choisir le rouge, symbole de l'engagement politique aux côtés de Bonaparte, le jeune et ambitieux Julien Sorel est obligé de prendre le noir.On peut donner à ce titre une interprétation psychanalytique en partant de l'amour de Stendhal pour sa mère et sa haine mortelle pour son père. Un réseau noir (le père, les prêtres, le deuil, le cimetière) et un réseau rouge (le crime, l'amour, l'inceste, le meurtre du père, la Révolution) apparaissent ainsi au fil des chapitres.

Le rouge et le noir dans "Germinal" de Zola



Les deux couleurs dominantes dans Germinal sont également le rouge et le noir. Zola va les réutiliser en leur donnant des valeurs tout à fait nouvelles. La couleur rouge est souvent liée au thème de la violence issue de la souffrance. Le rouge apparait donc comme une couleur rouge de menaces. Ce rouge menaçant peut-être celui des feux des fours à coke, signe du malheur des hommes et de l'exploitation. La révolte des mineurs va se traduire par le sang, signe de malédiction Le rouge est ainsi associé aux thèmes de la colère, du ressentiment. La grande marche des mineurs s'effectue dans un paysage enflammé:


Mais la bande s'était remise en marche. Cinq heures allaient sonner, le soleil d'une rougeur de braise, au bord de l'horizon incendiait la plaine immense. (V, 4)


On retrouve le même accord au chapitre suivant, la connotation révolutionnaire étant encore plus nette:


A ce moment, le soleil se couchait, les derniers rayons d'un pourpre sombre, ensanglantaient la plaine. Alors la route semblait charrier du sang, les femmes, les hommes continuaient à galoper, saignants comme des bouchers en pleine tuerie. (V , 5)


La scène de la fusillade est plaçée sous le signe du rouge, mais un rouge déjà affaibli, le ciel reflétant déjà l'échec de la révolte. La révolte sociale s'effectue tout au long du roman sous le signe du rouge. Le rouge est donc explicitement lié aux idées et aux théories révolutionnaires . La révolution rouge devra tuer le dieu capital. La marche des mineurs devient le signe avant-coureur de la grande révolution mondiale. Lorsque la révolte des mineurs échoue, la couleur rouge disparait presque totalement du roman, pour ne réapparaitre que dans les dernières pages du roman, lorsque l'espoir renait. Etienne Lantier quitte la mine pour Paris porté par l'espoir de la vraie révolution. Il veut s'engager dans la lutte syndicale, rouge:


à une révolution prochaine, la vraie, celle des travailleurs, dont l'incendie embraserait la fin du siècle de cette pourpre de soleil levant, qu'il regardait saigner au ciel. (VII, 6)


Le noir dans Germinal peut être la couleur de la nuit dans laquelle marche Lantier au début du roman:


la nuit sans étoiles, d'une obscurité et d'une épaisseur d'encre (I, 1)


Le noir représente alors l'errance et se trouve associé aux thèmes de la faim, du froid et de la       souffrance. Le noir, c'est l'absence d'espoir, l'absence de toute clarté, c'est la nuit de l'exploitation des travailleurs:


Aucune aube ne blanchissait dans le ciel mort, les hauts fourneaux seuls flambaient, ainsi que les fours à coke ensanglantant les ténèbres, sans en éclairer l'inconnu. (II, 1).


La nuit peut aussi favoriser les accouplements clandestins des mineurs, signe évident pour Zola d'un retour à l'animalité. Le noir, c'est évidemment le couleur du charbon, l'élément qui envahit le paysage (poussière noire et boue noire). Le paysage se trouve sali par le charbon qui s'infiltre partout. Le charbon tend à tout recouvrir:


Autour des batiments, le carreau s'étendait, et il ne se l'imaginait pas si large, chargé en un lac d'encre par les vagues montantes du stock de charbon. (I, 6)


Le charbon est aussi ce qui attaque les corps des mineurs: il les enveloppe, fixe sur leur peau une marque indélébile, transforme les corps des mineurs en les déshumanisant (les mineurs sont comparés à des taupes). Par ailleurs, le charbon attaque les poumons. Lorsque le père Bonnemort crache devant les Grégoire, c'est toute l'exploitation d'une classe sociale qu'il exprime sous leurs yeux.

La couleur noire supporte tout un réseau de connotations et de valeurs symboliques: la tristesse et la souffrance (Etienne Lantier s'enfonce dans les ténèbres de la nuit), la misère (qui devient noire lors de la grève), la peur et le cauchemar, l'échec de l'action révolutionnaire et la mort. D'ailleurs, la couleur dominante de la fusillade, c'est le noir, signe prémonitoire de l'échec mais différent du cliché révolutionnaire du sang triomphant. Lorsqu'à la fin du roman les mineurs redescendent à la fosse, ils sont replongés dans une atmosphère ténébreuse, signe de leur échec et de leur humiliation Ces quelques points permettent de mesurer la négativité de la couleur noire dans le roman: cette négativité se retrouve jusque dans la signification politique du noir, couleur associée, au XIX° siècle, au mouvement anarchiste.


Le rouge et le noir dans l'univers baudelairien



Le rouge et le noir sont aussi deux pôles antithétiques de l'univers baudelairien. Remarquons que Baudelaire a traduit en français les ouvres d'Edgar Allan Poe où le noir tient une place considérable et s'est longuement étalé sur la peinture d'Eugène Delacroix dans ses Salons, une peinture très colorée et provocante pour l'époque qui utlisait largement le jaune et le rouge (comme dans La Mort de Sardanapale). Les tonalités chaudes, le rouge aux côtés du jaune, reviennent sans cesse dans Les Fleurs du Mal, et en particulier dans la première partie de la section Spleen et Idéal, dans de nombreux poèmes tels que Parfum exotique, Le Vampire, Le Balcon, tantôt pour décrire les nuances d'un coucher de soleil, tantôt pour évoquer le sang, le cour. C'est aussi la couleur de la violence qui jaillit d'un coup de couteau planté dans le cour, celle de la passion, de la sensualité lors d'un baiser voluptueux dans une contrée exotique.


L'Idéal


Ce ne seront jamais ces beautés de vignettes,

Produits avariés, nés d'un siècle vaurien,

Ces pieds à brodequins, ces doigts à castagnettes,

Qui sauront satisfaire un cour comme le mien.


Je laisse à Gavarni, poète des chloroses,

Son troupeau gazouillant de beautés d'hôpital,

Car je ne puis trouver parmi ces pales roses

Une fleur qui ressemble à mon rouge idéal.


Ce qu'il faut à ce cour profond comme un abime,

C'est vous, Lady Macbeth, ame puissante au crime,

Rêve d'Eschyle éclos au climat des autans;


Ou bien toi, grande Nuit, fille de Michel-Ange,

Qui tors paisiblement dans une pose étrange

Tes appas façonnés aux bouches des Titans!


Le poète décrit dans ce sonnet, le dix-huitième de la section Spleen et Idéal, son propre idéal de beauté. Dans les deux quatrains, la beauté est souillée, corrompue, dépréciée par la société du XIX° siècle, un siècle vaurien, malhonnête et sans grace qui idolatre les vignettes de Gavarni et les autres produits des arts décoratifs, pales, exsangues, maladifs et vulgaires. Les sujets de ces petites illustrations placées au début ou à la fin d'un chapitre étant essentiellement des danseuses, Baudelaire les compare à des chloroses, c'est-à-dire à des formes d'anémie typiquement féminines que l'on identifiait aussi comme "pales couleurs". Ces teints blêmes s'opposent au rouge idéal du poète, à ce rouge de la passion et de l'énergie que l'auteur s'approprie à l'aide de l'adjectif possessif "mon". Ce rouge vif se rattache à l'univers baudelairien de l'idéal, des fleurs, des synergies et correspondances entre les différents éléments, de la beauté, de la Nature, de la chaleur, des voyages et de l'exotisme. Mais cette beauté est fragile, caduque, temporaire. Cette floraison est menacée par l'ennui, le mal et la mort. Pour conclure, une image violente et sanguinaire Lady Macbeth, héroïne farouche et sans scrupules de Shakespeare qui commit un crime et tenta de nettoyer ses mains tachées de sang.

Dans Hymne à la Beauté, le vin, le crime, le couchant et l'aurore s'opposent à l'abime infernal, au gouffre noir, au tombeau, aux profondeurs. Le rouge s'oppose donc au noir en obéissant à ce jeu d'antithèses, de contraires qui constitue la colonne vertébrale des Fleurs du Mal: l'opposition entre bonheur et malheur, entre bien et mal, entre spleen et idéal, entre couleur et absence de couleur, entre passé et présent, entre amour et solitude, entre voyages exotiques et réalité urbaine, entre chaleur et sombre humidité. Ce profond tiraillement du poète se retrouve donc également dans le choix des couleurs.


Hymne à la beauté


Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l'abime,

Ô Beauté! ton regard, infernal et divin,

Verse confusément le bienfait et le crime,

Et l'on peut pour cela te comparer au vin.


Tu contiens dans ton oeil le couchant et l'aurore;

Tu répands des parfums comme un soir orageux;

Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore

Qui font le héros lache et l'enfant courageux.


Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres?

Le Destin charmé suit tes jupons comme un chien;

Tu sèmes au hasard la joie et les désastres,

Et tu gouvernes tout et ne réponds de rien.


Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques ;

De tes bijoux l'Horreur n'est pas le moins charmant,

Et le Meurtre, parmi tes plus chères breloques,

Sur ton ventre orgueilleux danse amoureusement.



Dans Harmonie du soir, le soleil se noie dans son propre sang, selon une image déjà utilisée par Nerval lors de ses flaneries à travers les rues de Paris. Le poète se heurte à la menace d'un gigantesque gouffre noir, il craint cet abime à la profondeur insondable qui le hante à l'infini.


Harmonie du soir



Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir,

Du passé lumineux recueille tout vestige!

Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige

Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir!


Dans la section Tableaux parisiens, le poème A une mendiante rousse met en scène la beauté maladive d'une pauvre fille aux cheveux roux et taches de rousseur. Dans le poème Le Crépuscule du soir, le ciel parisien se charge de tonalités inquiétantes dès que le soleil se couche et devient complice des crimes et des instincts les plus bas de l'être humain. Le rouge est aussi la couleur du vin, de l'ivresse et des paradis artificiels. La troisième section du recueil, regroupant cinq poèmes, s'intitule d'ailleurs Le Vin. Il s'agit là d'une couleur floue, d'une vapeur qui peut déformer le réel. Au début des années 1840, Baudelaire considérait le vin comme le consolateur de l'ouvrier et comme la boisson que Dieu avait offert aux hommes pour qu'ils apaisent leurs souffrances quotidiennes.

Le noir, quant à lui, est plutôt présent dans la deuxième partie de la section Spleen et Idéal, et notamment dans les poèmes sur le spleen, ce terme emprunté à l'anglais par Diderot mais que Baudelaire a fait sien. Le spleen se définit comme une neurasthénie, un état dépressif sans raison apparente, qui prend dans l'ouvre plusieurs formes et plusieurs degrés. Éternel ennui, angoisses morbides, crises hallucinatoires sont les symptômes d'un malaise physique qui n'est que la forme pathologique d'un mal-être moral. Le poète est enfermé dans l'Ici, dans sa condition humaine, prisonnier du temps et du néant, enveloppé dans le noir. D'ailleurs dans ce poème, intitulé Spleen, tout concourt à cette noirceur: le ciel bas et lourd qui donne l'impression au poète d'étouffer, le noir qui rend les journées aussi tristes que les nuits, la terre qui ressemble à une prison sombre et humide où voltigent des chauves-souris, la pluie qui tombe en formant des barreaux de prison, des araignées qui tissent leurs toiles dans la tête des humains, des corbillards qui, évoquant un enterrement, défilent en silence dans l'ame meurtrie du poète. Ce sentiment d'angoisse inexplicable finit par instaurer un climat de mélancolie à travers l'image du drapeau noir.


Spleen


Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle

Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,

Et que de l'horizon embrassant tout le cercle

Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits;


Quand la terre est changée en un cachot humide,

Où l'Espérance, comme une chauve-souris,

S'en va battant les murs de son aile timide

Et se cognant la tête à des plafonds pourris;


Quand la pluie étalant ses immenses trainées

D'une vaste prison imite les barreaux,

Et qu'un peuple muet d'infames araignées

Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,


Des cloches tout à coup sautent avec furie

Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,

Ainsi que des esprits errants et sans patrie

Qui se mettent à geindre opiniatrement.


- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,

Défilent lentement dans mon ame; l'Espoir,

Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,

Sur mon crane incliné plante son drapeau noir.

Au bien-être chaleureux des couchers de soleil exotiques, à l'ailleurs entrevu dans les premiers poèmes du recueil, succèdent l'angoisse existentielle, le noir humide du cachot, les images macabres et de mort. La chauve-souris est un animal qui apparait dans certaines gravures d'Albrecht Dürer, que Baudelaire et Gautier affectionnaient particulièrement, comme par exemple dans Melencolia I (1513), qui met en scène un ange assis dans une attitude de grande concentration et perplexité. Le poing sur lequel il appuie sa tête ne serre rien. C'est comme si son extrême concentration n'arrivait pas à se transformer en action. Tout est désordre autour de lui et son regard est perdu dans le vide. Il est paralysé par cette inertie, cette souffrance appelée mélancolie. L'ange déchu est faiblement éclairé car le soleil aussi est noir et une chauve-souris, symbole de la nuit, voltige dans les airs, en rond, signifiant que son action aussi est inutile.

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