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La Belle et la Bête : un exemple du cycle fabuleux de l'époux animal




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La Belle et la Bête : un exemple du cycle fabuleux de l'époux animal


La fable La Belle et la Bête fait partie du cycle fabuleux de l'époux animal : elle a été écrite en 1757 par Madame Leprince de Beaumont qui a réinterprété un motif déjà connu en France. Comme dans le cas de Blancheneige, la Walt Disney, inspirée par cette fable, a réalisé en 1991 un dessin animé, un long métrage musical avec le même titre.   



Il y avait une fois, raconte la fable, un riche marchant qui avait six enfants, trois filles e trois garçons (ces derniers ne déroulent aucun rôle particulier dans l'histoire). Ses filles étaient très belles, mais la cadette surtout se faisait admirer et pour cette raison on ne l'appelait que la Belle Enfant, donnant beaucoup de jalousie à se sours. Les deux ainées étaient vaniteuses et elles avaient beaucoup d'orgueil parce qu'elles étaient riches, tandis que Belle, au contraire, était modeste, charmante et douce avec tout le monde ; elle employait la plus grande partie de son temps à lire de bons livres et à jouer du clavecin et, en particulière, elle aimait son père d'un amour inconditionnel : en effet Belle refusait toujours ceux qui voulaient l'épouser parce que, à son avis, elle était trop jeune et surtout parce qu' elle souhaitait tenir compagnie à son père pendant quelques années.

Mais tout d'un coup le marchand perdit son bien et la famille tomba dans la misère. Il y avait un an que cette famille vivait dans une petite maison de campagne, bien loin de la ville, lorsque le père dut partir pour un voyage avec l'espoir de récupérer au moins une partie de sa fortune, mais il revint aussi pauvre qu'il était auparavant ; pendant le voyage de retour, il se perdit dans un grand bois quand, tout à coup, il arriva à un grand palais tout illuminé, apparemment inhabité, où il trouva nourriture et abri pour la nuit. Le matin suivant, avant de partir, l'homme cueillit dans le jardin du palais une branche de roses pour sa fille Belle ; à cet instant il vit venir une grande Bête (de laquelle les traits physiques ne sont pas décrits mais laissés à l'imagination du lecteur) qui lui dit qu'il devait mourir pour avoir cueilli ses roses et qu'il pouvait se sauver seulement si une de ses filles était disposée à se sacrifier. Alors, quand le bonhomme retourna à sa maison et raconta, désespéré, ce qui s'était passé, Belle décida de mourir pour sauver son père et, après trois mois, comme la Bête voulait, elle partit pour le beau palais. Chez la Bête, Belle était traitée comme une reine, comme une maitresse, et tous ses désirs étaient satisfaits : elle avait à disposition un appartement où il y avait une grande bibliothèque, un clavecin, plusieurs livres de musique et un grand miroir qui montrait l'image de ce qui se passait chez son père. Tous les soirs, la Bête lui rendait visite et parlait avec elle pendant le souper et chaque jour Belle découvrait de nouvelles bontés dans ce monstre mais elle refusait, toujours d'une façon très aimable, sa proposition de mariage, même si elle avait compris que la Bête était vraiment bonne. Après trois mois, ayant tant envie de revoir son père qui était seul parce que ses sours s'étaient mariées et ses frères étaient partis pour l'armée, Belle pria la Bête de rester chez lui une semaine et promit de revenir dans huit jours. Quand elle se réveilla, le matin suivant, elle se trouva dans la maison de son père, lequel, en voyant sa chère fille, manqua de mourir de joie. Mais Belle, convaincue de ses sours, qui étaient jalouses d'elle, ne maintint pas sa promesse et la dixième nuit qu'elle passa chez son père, elle rêva qu'elle était dans le jardin du palais et qu'elle voyait la Bête couchée sur l'herbe, et prête à mourir, qui lui reprochait son ingratitude ; alors, Belle retourna tout de suite au palais et trouva la Bête en train de mourir de chagrin: en voyant la Bête si désespérée, Belle comprit de l'aimer, de ne pouvoir vivre sans elle et de la vouloir marier : ses mots d'amour rompirent l'enchantement et la Bête se transforma en un prince ; à leur bonheur s'unirent le père de Belle et le reste de sa famille. Les méchantes sours furent transformées par une fée en deux statues, avec la condamnation de demeurer à la porte du palais de Belle et d'être témoignes de son bonheur jusqu'au moment où elles auraient reconnu leurs fautes.                          


Parmi les fables les plus connues, La Belle et la Bête est celle qui mieux mette en évidence qu'une créature doit être aimée avant d'être aimable et que l'attachement odipien d'un enfant pour son géniteur est naturel, salutaire, avec des conséquences positives si pendant le procès de maturation il change sa focalisation, c'est-à-dire s'il est transféré du géniteur à l'amant ; l'histoire suggère l'attachement odipien de Belle pour son père parce qu' on peut lire d'une façon détaillée que ses sours allaient tous le jours au bal, à la comédie, à la promenade, tandis qu'elle restait toujours à la maison et refusait ses soupirants.                      


Dans la fable, les événements fatals sont provoqués par le geste d'un père qui a volé une rose pour la porter à la plus jeune de ses filles : son action symbolise, donc, le profond amour pour Belle mais, au même temps, elle est aussi une anticipation de la perte de sa virginité parce que la fleur cassée, et, en particulière, la rose cassée, est symbole de la perte de la virginité.

Le palais de la Bête, où tous les désirs de Belle sont immédiatement satisfaits, représente une typique imagination des enfants qui veulent que leurs désirs soient satisfaits au moment où ils les expriment. Toutefois la fable veut faire comprendre qu'une vie de ce genre n'est pas stimulant ni satisfaisant mais vide et ennuyeuse: en effet après peu de temps Belle commence à attendre avec impatience les visites du soir de la Bête qui ne manque jamais de venir à neuf heures. Après une période de réclusion, d'absence de vie, Belle revient à vivre au moment où elle apprend de son miroir que son père a besoin d'elle, étant malade de chagrin de l'avoir perdue. Cette nouvelle bouleverse Belle qui commence à réagir : c'est à ce point, avec la "renaissance" de la fille, que l'histoire reprend. Même si les exigences de la Bête s'opposent à l'amour de Belle pour son père, elle l'abandonne pour assister le géniteur : seulement ensuite elle se rendra compte de son vrai amour pour la Bête qui, malgré son aspect, est une personne aussi tendre que Belle et avec des bonnes qualités, comme la bonté du caractère et la vertu.

La découverte de la vraie nature de la Bête, personne gentille et aimante, mène directement à une fin heureuse : la Bête, réintégrée dans son humanité, peut réaliser  son désir et commencer, dans un bonheur parfait, une vie de béatitude matrimoniale avec sa Belle.

Cette fable termine, donc, en donnant l'image d'un monde où les bons vivent heureux et contents et les mauvais ont encore la possibilité de se délivrer.         



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